CNV : mélanger observation et évaluation

Façons fréquentes de mélanger observation et évaluation

Le sujet emploie le verbe être sans préciser qu’il a conscience d’évaluer.
Le sujet emploie des verbes qui contiennent une connotation d’évaluation.
Le sujet confond prédiction et certitude.
Le sujet manque de précision quant au lieu, à la personne.
Le sujet emploie des termes dénotant aptitude ou inaptitude à agir sans indiquer qu’il fait une évaluation.
Le sujet emploie des adjectifs et/ou adverbes sans signifier qu’il procède à une évaluation.

Exemples de confusion entre observation et évaluation

Tu es trop généreux.
Paul traîne pour faire son travail.
Si tu ne manges pas bien, tu auras des problèmes de santé.
Les hommes n’entretiennent pas leur logement.
Dupont est un mauvais joueur de foot.
Jacques est laid.

Exemples de séparation entre observation et évaluation

Quand je te vois donner ton argent de poche, je pense que tu es trop généreux.
Paul n’étudie qu’à la veille des examens.
Si ta nourriture n’est pas équilibrée, j’ai peur que ta santé n’en souffre.
Je n’ai pas vu l’homme du n°25 balayer sa cour.
En vingt parties, je n’ai pas vu Dupont marquer un seul but.
Je n’aime pas le physique de Jacques.

De plus, les mots tels que toujours ou jamais, utilisés comme exagérations pour souligner une idée, ainsi que les adverbes fréquemment, rarement ou leurs synonymes traduisent souvent une confusion entre l’évaluation et l’observation.

Voici quelques exemples de distinction entre évaluation et observation :

EVALUATION OBSERVATION

Tu es toujours occupé. ça fait deux mois que tu ne m’as pas appelée.

Tu ne me téléphones Les deux fois où je t’ai
jamais. appelé la semaine der-
nière, tu étais trop occupé
pour parler.

Tu fais rarement ce que Les trois dernières fois où
je veux. j’ai proposé une activité,
tu as dit que tu ne voulais
pas y participer.

Il nous rend souvent Le mois dernier, il est venu
visite. au moins trois fois par
semaine.

Exprimer ses sentiments

J’ai grandi en croyant qu’on attendait de moi
Que je prouve à quel point j’étais fort et violent.
Mais John Wayne n’est plus mon héros
Et je sais laisser paraître mes peurs et mes blessures.

Quand j’étais triste ou seul, j’avais peur de l’avouer.
Je croyais que les sentiments étaient de la faiblesse
Et que la faiblesse était mauvaise.
Mais John Wayne n’est plus mon héros.
Et je vais laisser paraître ma douceur;

Et j’ai dévalorisé les femmes en ne voyant que leur corps,
Et j’ai fait étalage de mes conquêtes devant mes amis.
Mais John Wayne n’est plus mon héros
Et je vais laisser paraître ma vulnérabilité.

Marshall Rosenberg

Nos sentiments fournissent des informations sur notre degré de bien-être.

Exprimer ce qui se passe en nous : nos sentiments

Les sentiments sont la deuxième composante de la Communication Non Violente pour dire ce qui se passe en nous. Pour communiquer cela, il est bon que nous soyons conscients de ce que nous ressentons et pour le verbaliser, que nous développions un vocabulaire affectif. Cette communication est nécessaire à l’épanouissement de la confiance et de la sécurité.

Nos sentiments fournissent des informations sur notre degré de bien-être. Certains témoignent de notre confort ou inconfort physique (j’ai froid, j’ai faim). Certains témoignent de notre degré de participation intellectuelle (je suis intéressé, je suis perplexe). Certains sentiments témoignent du degré de satisfaction ou d’insatisfaction de nos besoins (par exemple, quand ils sont satisfaits, nous pouvons nous sentir heureux, joyeux, etc.); dans le cas contraire, nous pouvons nous sentir tristes, contrariés, etc. Certains sentiments résultent de nos interprétations(par exemple, nous pouvons être en colère parce que nous avons jugé inconsidéré le comportement de quelqu’un; ou honteux quand nous pensons que nous n’aurions pas dû faire telle ou telle chose).

Dans la verbalisation de nos sentiments, il est utile d’éviter les mots vagues et généraux qui ne décrivent pas clairement ce que nous éprouvons.
Je pense à l’emploi d’expressions telles que je me sens bien ou je m sens mal. Se sentir bien peut signifier être calme, joyeux, enthousiaste, etc. Se sentir mal peut signifier être inquiet, en colère, triste, etc. Nos sentiments servent de jauge indiquant si les événements contribuent ou non à notre bien-être. S’ils sont en phase avec nos besoins et nos valeurs, nous sommes envahis de sensations agréables; dans le cas contraire, de sensations pénibles qui nous incitent à faire le nécessaire pour prendre soin de nous.